Le 100ème col

Deuxième jour de notre week-end en Vercors, et un parcours toujours aussi peu plat. Cette fois, nous ne partons pas dans le Diois, mais vraiment dans le Vercors. La météo s’annonce bien meilleure que la veille. Dès le réveil, le soleil est présent, conformément à ce qui était annoncé.

Nous partons dans la fraicheur matinale – Vassieux-en-Vercors est quand même à plus de 1000m d’altitude, et nous sommes début octobre – et la première montée ne suffit pas pour nous réchauffer. Il n’y a que quelques dizaines de mètres à monter en 2 km. Chrystel et Yann ont prévus les gants longs, ce qui n’est pas mon cas. Je me console en me disant que j’ai déjà connu pire il y a quelques semaines sur les pentes de l’Iseran.

La descente en direction de La Chapelle en Vercors est vraiment fraiche, nous en avons confirmation en nous arrêtant à  La Cime du Mas pour monter le col de Carri. Nous apercevons une voiture dont les occupants sont habillés comme en hiver. La montée de notre deuxième col du jour nous donnera l’occasion de nous réchauffer.

Fidèle à son habitude, Yann part devant, peut-être applique-t-il les techniques de course que Gérard nous a expliqué hier soir au restaurant. Il nous a également précisé que la montée du col de Carri n’était pas très longue mais relativement sèche. Cela se confirme, les pourcentages sont relativement forts. Mais en roulant tranquillement, nous arrivons en haut sans encombre. Ou plutôt, nous pensons y arriver, car le sommet est un peu plus loin que ce que nous pensions, nous longeons un peu la crête avant d’arriver vraiment au sommet du col. Yann nous attend et nous annonce que la température affichée au thermomètre qui suspendu au chalet du sommet est de 5°C.

Cette fraicheur se fera un peu sentir mais la descente n’est pas très raide pour rejoindre la route du col de la machine. Arrivé à cette intersection, nous décidons d’apporter une modification à notre parcours initial. Au lieu de repiquer directement sur le col de la Machine, nous décidons de filer tout droit pour rejoindre le col de l’Echarasson. Cette boucle supplémentaire devrait me permettre de franchir mon 100ème col.

Nous voilà donc parti sur cette charmante petite route qui grimpe tranquillement en sous bois. Ce col est facilement accessible et nous avons tôt fait de rejoindre le sommet. Nous marquons une petite pause et discutons avec un chasseur qui nous rassure sur l’état de la route nous permettant de rejoindre le col Gaudissart. Nous redescendons donc prudemment sur cette petite route.

Au col Gaudissart nous rejoignons la route du col de la Machine et nous le remontons par la route de la Combe Laval. C’est un itinéraire touristique qui vaut vraiment le détour. Nous l’avions franchi en voiture vendredi soir, mais de nuit, nous n’avions pu profiter de son aspect grandiose. La route est accrochée à la falaise et fait face à une autre falaise. La route est située entre 900 et 1000 m d’altitude tandis que le fond de la vallée est 700m plus bas. Nous nous arrêtons à plusieurs reprises pour admirer ces paysages.

Nous marquons une dernière pause à quelques hectomètres du sommet pour profiter une dernière fois du panorama, alors que des jeunes plaisantent en nous annonçant que Richard Virenque est passé depuis longtemps déjà. Nous ré-enfourchons nos bicyclettes pour rejoindre l’hôtel restaurant qui trône au sommet du col. Il n’est pas encore l’heure ni de manger ni de dormir, mais Chrystel doit faire tamponner sa carte de BPF. Nous sommes maintenant prêt à descendre sur Saint-Laurent en Royans.

La route ne présente pas vraiment le profil que nous attendions. A la place de la descente espérée, nous affrontons un profil vallonné sur plusieurs kilomètres. Finalement, la descente arrive et nous pouvons enfin nous reposer un peu. Yann a profité du parcours vallonné pour filer devant. Du coup, il a profité de la présence d’une voiture derrière lui pour franchir le tunnel avec la lumière des phares. Sachant que Chrystel a horreur des tunnels, je m’arrête à l’entrée pour l’attendre. Ce tunnel fait quelques centaines de mètres, n’a pas d’éclairage et en plus, il y a une courbe qui fait que la sortie n’est visible qu’au dernier moment. Nous le franchissons au ralenti, Chrystel préférant même déchausser pendant quelques dizaines de mètres.

Nous rejoignons ensuite Saint-Laurent en Royans et en profitons pour marquer une pause. Yann et moi faisant un crochet par la boulangerie du village et Chrystel et moi prenons une boisson chaude au café du coin. Après cette pause revigorante, nous voilà reparti en direction de Sainte-Eulalie en Royans et Pont en Royans, village assez caractéristique. A partir de là, il nous reste 24km pour rejoindre Villard de Lans par les gorges de la Bourne.

Jusqu’à Choranche, la route est relativement plate et nous voyons la vallée qui se resserre, signe que nous approchons des gorges. Les gorges à proprement parle commencent au niveau des grottes de Choranche. Chrystel nous indique que la route a été bien refaite depuis son dernier passage. Nous marquons plusieurs pauses pour nous regrouper et profiter du paysage.

Alors que nous approchons de la sortie, un panneau indique une circulation alternée, mais ni Yann ni moi ne trouvons pas le feu correspondant. Pourtant, il y en a bien un dans l’autre sens de circulation. Bizarre, ou alors, nous somme déjà extrêmement fatigués. Finalement, nous sortons des gorges et nous arrêtons sous un abribus au niveau des Jarrands. Alors que nous sommes en train de discuter, nous apercevons Chrystel qui passe à vive allure. Elle ne nous a pas vus, nous ré-enfourchons donc rapidement nos bicyclettes pour la rejoindre.

Nous sommes maintenant à l’entrée de Villard de Lans, mais nous ne rentrons pas dans la ville. Nous empruntons la route de Corrençon en Vercors pour ensuite bifurquer en direction de Bois Barbu. La route très large au départ se rétrécit progressivement pour finalement n’être plus qu’une petite route serpentant en sous-bois. Je marque une première pause au niveau de calvaire de Valchevrière. Depuis le parking, nous apercevons le village qui fut rasé en 1944 lors de l’assaut du maquis du Vercors par l’armée allemande.

Nous observons une nouvelle pause quelques kilomètres plus loin au niveau du chalet de Chalimont pour attendre Chrystel qui était un peu plus loin derrière. Elle passe sans s’arrêter car il y a de forts pourcentages à venir et ne souhaite pas avoir à redémarrer en pleine pente. En effet, les 2 chevrons annoncés sur la carte sont ici, cela ne fait pas de doutes. Je grimpe en me disant qu’au sommet se trouve le col d’Herbouilly qui doit être mon centième col. Nous arrivons chacun à notre rythme au sommet de cette rampe. Une fois tout le monde présent, nous trinquons à mon 100ème col avec nos bidons – on fait avec ce qu’on a.

A partir de là, la route toujours en sous-bois longe une crête. A l’extrémité de la crête, je m’arrête pour admirer une clairière qui me rappelle quelque chose. Je suis déjà venu faire des raquettes dans le secteur il y a 3 ans, et nous avions passé la nuit – très froide – dans une cabane située à l’orée de cette clairière. Nous attaquons maintenant la descente en direction de Saint Martin en Vercors. La route n’est pas très bonne mais les virages sont bien dessinés ce qui rend cette descente assez plaisante finalement.

Arrivé à Saint Martin, Chrystel essaye de trouver un endroit où se ravitailler, mais tout est fermé. Vu l’heure, nous décidons également de rentrer chacun à notre rythme pour qu’il n’y ait pas d’embouteillages à la douche et ainsi gagner du temps. Yann et moi partons devant sur la portion plate entre Saint Martin et Les Baraques en Vercors. Le vent souffle et ne nous aide pas vraiment. Finalement, nous nous retrouvons à rouler séparément. Le vent suit la vallée et je crains d’avoir à l’affronter pour remonter le col de Proncel.

A la traversée de La Chapelle en Vercors, nous devons contourner le centre ville en travaux. Cette déviation nous fait passer par une difficulté imprévue mais non négligeable. Après plus de 100km, les forts pourcentages ne sont jamais appréciés. Seule Chrystel, qui a traversé la zone de travaux à pied, a évité cet aléa. Yann, de son côté, a raté la direction de Vassieux et a donc prolongé de quelques kilomètres en direction du col du Rousset avant de faire demi-tour.

La montée du col est finalement moins difficile que ce que je craignais, il faut dire que le vent s’est désormais calmé, ce dont personne ne se plaint. J’arrive au sommet du col et amorce la descente tranquillement pour rejoindre le gite. Yann arrive une bonne vingtaine de minute après moi. Comme convenu, je m’apprête à prendre la voiture pour aller chercher Chrystel qui craignait de ne pas finir lorsque je la vois arriver. Cela clôture un superbe week-end de vélo ou de marche – pour Gérard et Michelle – en Vercors !