L’Alpe d’Huez et le col de Sarenne
Nous sommes au pied de la rampe des commères, au pied du Lautaret prêt à partir à l’assaut des pentes de l’Alpe d’Huez. Il y a là Jeannot, Jean-Louis, Dominique, Claude, Raymond et Barnë avec qui Chrystel a traversé les Alpes de Thonon à Modane cet été. Ce sont eux qui ont organisé cette sortie à laquelle Yann, Chrystel et moi nous joignons.
Le départ se fait de manière un peu désorganisée, chacun partant quand il est prêt. Certains ont choisis de s’échauffer en gravissant quelques kilomètres sur la rampe des commères. Il est vrai que les quelques kilomètres de descente nous séparant du pied de la montée ne constituent pas la meilleure mise en jambe. Ils sont rapidement avalés, et le camping marquant le pied de l’ascension est vite là.
Un virage à gauche, et nous voilà dans les forts pourcentages. Yann, privé de compteur et de cardio-fréquencemètre part comme une flèche. Il est à peine ralenti par son déraillement et continue toujours fort alors que les pentes sont toujours aussi fortes. Vu l’allure à laquelle il a avalé le premier kilomètre, rien de surprenant à ce qu’il l’ait trouvé dur. Rapidement, l’allure ralenti, et chacun grimpe à son rythme.
Il faut reconnaitre que ce sont les premiers kilomètres les plus durs. Une fois que l’on arrive à La Garde , la pente se radoucit. Je me rappelle ma précédente ascension mais suis absolument incapable de reconnaitre quoi que ce soit. Il faut dire que cette ascension avait été effectuée en 2004, la veille de l’étape du Tour de France. La foule était déjà très dense et les bas-côtés encombrés de camping-cars, voitures, tentes…
La montée est bien plus agréable quand on peut profiter du paysage, bien que le fait de grimper au milieu de la foule ait quand même quelque chose de particulier, qu’il faut avoir vécu au moins une fois. La météo n’est pas exceptionnelle, mais il fait néanmoins beau et la température est agréable.
La route serpente à flan de montagne et on la devine loin de soi, et on la voit fréquemment en contrebas. On voit également de très loin, dès La Garde , la station qui domine. On s’en rapproche assez vite au gré des 21 virages numérotés et baptisés en l’honneur des vainqueurs à la station. Au-delà des premiers kilomètres, la pente est tout à fait abordable et les nombreux virages sont assez larges pour offrir des répits appréciables.
Il n’y a guère qu’après le virage 1 qu’il faille donner un dernier coup de collier pour passer une dernière rampe, juste à l’entrée de la station. Le traditionnel photographe est lui dans le virage 2. Il n’économise pas la pellicule avant de tendre sa carte aux cyclos de passage.
A l’arrivée dans la station, j’attends les suivants pour savoir qui m’accompagnera au col de Poutran que Christophe a repéré sur la carte et m’a signalé par un message sur le forum. Barnë arrive, suivi de Yann, et nous voilà parti pour ce col pendant que les autres terminent leur ascension.
La route du col part en direction du lac Blanc et du lac Noir. Le col n’étant pas marqué, nous empruntons cette route jusqu’à son extrémité. Cela nous rajoute un peu de dénivelée et nous prend un peu plus de temps que prévu. La route étant très gravillonnée, nous descendons plus que prudemment.
Pendant que j’attends Yann, toujours le plus prudent dans les descentes, Barnë file rejoindre les autres. A peine Yann arrivé, nous sommes accosté par un cycliste à la recherche de cols à faire dans le coin. Nous lui déconseillons le col du Lautaret, surtout que le col du Glandon et de la Croix de Fer sont juste à côté et sont beaucoup plus agréables.
Après avoir un peu hésité dans la station, nous retrouvons le groupe au complet, ou presque. Barnë arrive quelques instants après nous, il s’est un peu égaré dans la station et s’est même engagé sur la route du col de Sarenne sans s’en apercevoir.
Tout le monde s’étant alimenté et hydraté après la montée, nous voilà prêt à poursuivre notre route. La route du col de Sarenne offre de très jolis paysages, mais elle demande de la prudence. Le revêtement n’est pas toujours très bon, il y a des passages à gués. Nous sommes obligés de déchausser une paire de fois pour passer. Après être redescendu, nous attaquons la montée. Elle n’a rien de terrible, mais après la montée précédente, elle parait tout de suite beaucoup plus dure. Raymond qui n’a pas roulé depuis 2 mois et la traversée des Alpes peine un peu. Nous décidons alors de partir devant pour ne pas arriver après 13h30 au gite Le Sarret, où Claude a réservé.
Dès le début de la descente, nous pouvons mesurer la difficulté du col si nous l’avions franchi par son autre versant. Les pentes sont autour de 10% sur plusieurs kilomètres, avec même des rampes beaucoup plus raides. L’état de la route ne permet pas d’en profiter pleinement, en effet le revêtement n’est pas très bon, et surtout, la route est jonchée de cailloux.
Au niveau de Clavans le Haut, le revêtement s’améliore et du coup, les compteurs commencent à s’affoler. J’en profite pour me faire une petite frayeur en bloquant ma roue dans un virage alors que je me trouvais trop prêt de mon prédécesseur, heureusement, sans conséquence. A cette allure là, nous sommes très rapidement à la bifurcation pour Besse. Jeannot nous a averti qu’il y a avait une dernière difficulté pour nous mettre en appétit. Les 3 kilomètres séparant l’intersection de Besse doivent nous élever de 240m.
Sauf que, après l’intersection la route continue à descendre pendant quelques centaines de mètres. C’est donc 2,5km aux alentours de 10% de moyenne qu’il nous faut gravir. Bref, nous passons de « tout à droite » à « tout à gauche ». Après un dernier effort, et pas le moindre, nous arrivons au gite. Pour le rejoindre nous traversons le village qui présente beaucoup de charme avec ses maisons en pierre.
Nous arrivons au compte-goutte et finalement, nous voilà tous attablé autour d’un repas copieux repas. Les kilomètres avalés ce matin nous ont ouvert l’appétit et nous faisons honneur à tous les plats. Finalement rassasiés, nous remontons sur nos vélos lestés de quelques kilos supplémentaires. Heureusement que la route descend pour rejoindre les voitures.
Nous profitons de l’élan de la descente pour rejoindre l’intersection. Là encore, les pentes sont fortes et la descente est rapidement avalée, quand, devant nous se dresse une rampe impressionnante. Chacun prend son élan pour ne pas avoir à pédaler sur ces pourcentages. Rien à faire, l’élan ne suffit pas, et les assiettes de crozets que nous avons ingurgités sont plutôt un lest.
Heureusement, cela ne dure pas et nous sommes rapidement en bas, sur la route du Lautaret. Nous continuons notre descente, il y a encore quelques petites montées mais rien de bien méchant. Nous pouvons profiter de la descente car la route est bonne et les virages bien dessinés. Nous rejoignons rapidement les voitures et sommes même obligés de rappeler Raymond qui emporté par son élan serait bien parti pour un deuxième tour…