Le col du Mont Cenis
Ce matin, réveil sous la pluie et les nuages. Pas très encourageant pour aller faire du vélo, d’autant qu’à 1400m d’altitude, la température est fraiche. La vue sur les pentes du Mont Cenis que j’ai devant moi pendant le petit-déjeuner est pourtant très tentante.
Finalement, la pluie s’arrêtant et les nuages emblant vouloir s’écarter, je prends mon courage à deux mains et me décide à enfourcher mon vélo. Ayant prévu du beau temps, je sens que je vais avoir froid car je n’ai qu’un cuissard court, pas de maillot long. Ma seule protection contre le froid sera assurée par l’huile camphrée dont je me suis enduit les jambes avant de partir.
Les conditions ne sont certainement pas les meilleures pour l’objectif que je me suis fixé : gravir les 10km en 45 minutes, mais je fais avec. Vu le froid, je décide d’attaquer la montée immédiatement. Je pars des Champs, hameau situé entre Lans le Bourg et Lans le Villard, et rejoint la route du col au plus vite.
Le bas de la montée se fait dans les alpages sur une pente relativement clémente, mais que j’attaque par prudence sur le triple plateau. La vue sur le parc de la Vanoise est bouchée par les nuages, mais je distingue néanmoins quelques pentes enneigées. Je profite également de la vue sur Val Cenis.
Il faut attendre la première épingle à gauche pour que la pente se raidisse vraiment. Le répit viendra à l’épingle suivante, et la pente se fera à nouveau plus forte après la prochaine épingle à gauche.
La route grimpe au milieu des mélèzes et je cherche des éventuels courageux cyclos, mais je semble être le seul à avoir bravé la météo. Depuis le départ, j’ai la chair de poule au niveau des bras. Par contre, les automobilistes ne sont pas découragés par le froid et sont nombreux sur cet itinéraire qui permet d’éviter le tunnel du Fréjus.
Alors que je quitte les flans de la montagne pour m’engouffrer entre les sommets en direction du col, je suis accueilli par la Lombarde. Ce vent qui vient d’Italie et qui a écarté les nuages au-dessus du col. Enfin, je franchis la pancarte du col, 44 minutes après mon départ, et je suis content de moi. Je poursuis sur quelques centaines de mètres pour pouvoir admirer le lac.
La température est trop fraiche pour que je continue jusqu’aux Echelles, cet enchainement d’épingle situé au-delà du barrage. La neige est présente dès 2200m et le soleil n’a pas l’air décidé à la faire fondre. Je descends donc sur Lans le Bourg. Au bout de 500m, j’ai déjà les doigts gelés, je résiste en me disant que la température va devenir plus clémente en redescendant. Ce ne sera pas le cas, je resterai les mains gelées crispées sur les freins – si il ne pleut pas, la route est toujours humide – jusqu’à Val Cenis. La température dans la vallée (5°C) n’est finalement pas plus élevée que celle du sommet.