Audax 300 km de Seynod
Après avoir repéré les lieux pour ne pas perdre de temps le lendemain matin à 3h00. Après avoir récupéré les clefs de l’hôtel, nous allons pouvoir attaquer les choses sérieuses : manger. Il est déjà 21h30 et la faim commence à se faire sentir. Le repas du vendredi soir est pris en commun dans une des chambres de l’hôtel. Au menu, des pâtes pour prendre des forces.
Le repas avalé, nous ne perdons pas de temps avant de rejoindre nos lits, car la nuit sera forcément courte.
Il est 3h00 du matin lorsque les réveils sonnent. Après un rapide petit déjeuner, nous rechargeons les vélos sur les voitures et nous rendons sur le lieu de départ. Toutes les inscriptions de l’ATSCAF ont bien été enregistrées, même les plus tardives. Yann et Florian se sont inscrit en début de semaine et ont commis une petite erreur dans l’adresse du destinataire des inscriptions, sans conséquence.
Au départ, du café et des gâteaux attendent les 23 cyclistes. Chacun est affairé aux derniers préparatifs : gonflage, lumière… Gilles se fait prêter une chasuble réfléchissante, obligatoire pour ce brevet. Après la traditionnelle photo du départ, le groupe s’élance à 4h05.
La première partie du parcours est majoritairement descendante et nous emmène en direction d’Aix les bains. Le peloton roule fréquemment dans l’obscurité totale, car les agglomérations traversées sont beaucoup moins conséquentes que Lyon. Dans ces conditions là, la prudence s’impose, car l’obscurité fausse un certain nombre de repères, et le parcours majoritairement descendant est avalé à des vitesses dépassant par moment les 50km/h, voir 60km/h pour les plus rapides dans les descentes. La route est bonne, il s’agit d’une nationale, mais fréquentable par les vélos aux horaires où nous l’empruntons. A cette allure là, nous voila rapidement arrivé à Brison-Saint Innocent pour observer la première pause de 10 minutes. Les quelques minutes de retard sur le départ ont déjà été rattrapé, et même plus.
Après la pause pipi, le peloton repart, longeant le lac du Bourget sur sa rive Est. On admire les paysages, et le peloton semble se réveiller un peu. Chacun discute avec son voisin, et l’on constate que bon nombre des participants sont en train de préparer Paris – Brest – Paris. Constatant cela, Chrystel va glaner des informations auprès de toutes ces personnes. On peaufine l’organisation pour l’Ardéchoise ou le week-end à l’Izoard. Arrivés à l’extrémité Nord du lac, nous bifurquons vers l’Ouest pour rejoindre la vallée du Rhône en direction de Belley, lieu du deuxième arrêt.
Lorsque nous arrivons, vers 7h00, la ville dort encore. Seul un café est ouvert, immédiatement pris d’assaut pour boire un café, faire tamponner son brevet et surtout satisfaire des besoins naturels. La température est déjà plus chaude que quand nous sommes parti, et l’allure soutenue du groupe en incite quelques uns à se séparer de leurs manchettes ou de leurs jambières. Après avoir respecté son temps de pause, le groupe repart au moment où les autres cafés du village ouvrent leurs portes.
Après Belley, nous notons l’apparition d’un peu de vent qui nous sera globalement favorable sur le tronçon suivant. Nous longeons toujours le Rhône et passons à proximité de la centrale de Creys – Malville. Le profil plutôt plat et le vent favorable nous permettent de maintenir une moyenne supérieure aux prévisions jusqu’à Serrières de Briord.
L’augmentation des températures incite à nouveau à quitter quelques épaisseurs de vêtements. Les jambières se font de moins en moins présentes, d’autant que la route qui nous conduit jusqu’à Morestel, et au restaurant, est un peu plus vallonnée, même si nous longeons le Rhône sur son autre rive pendant quelques kilomètres. Nous nous éloignons du Rhône pour rejoindre Morestel afin d’observer la pause méridienne car les 160 kilomètres parcourus dans la matinée nous ont mis en appétit. Quelques gouttes de pluie font leur apparition de manière intermittente pour nous rappeler que la météo annoncée était loin d’être clémente, comme Yann le soulignait régulièrement, depuis la veille au soir.
Tout le monde discute avant d’aller s’asseoir devant son assiette et manger avec appétit. Sauf Florian qui boude son assiette et suscite quelques inquiétudes de Chrystel, Gilles et Yann, et du reste de la table. L’explication est simple. Pour se réhydrater, il vient d’avaler un demi-litre de boisson hautement énergétique et cela lui reste sur l’estomac. Il sortira prendre l’air à plusieurs reprises pendant le repas, laissant même son dessert, pourtant fort appétissant, à ses compagnons de tablée. Il n’est pas le seul à rencontrer quelques troubles digestifs, car le capitaine de route a quelques problèmes du même ordre.
Finalement, le groupe repart au complet, conformément à l’horaire prévu pour rejoindre Novalaise. Après une matinée plate, le relief fait son apparition. Les pentes ne sont pas celles du Beaujolais ou du Pilat, mais elles seront fatales à notre capitaine de route, souffrant depuis midi. Il choisit avec sagesse de monter dans le camion aux alentours du 200ème kilomètre. Nous longeons le lac d’Aiguebellette avant de rejoindre Novalaise.
La pluie fait alors son apparition, signe que la clémence de la météo a ses limites. La pluie ne nous quittera quasiment plus d’ici à notre arrivée à Seynod, soit encore une centaine de kilomètres. Avec la pluie viennent également les premières crevaisons. La pause de Novalaise permet de réparer. Il faut noter que la présence de quelques roues de secours dans la camionnette d’organisation qui nous suit permet aux malheureux de ne pas perdre trop de temps. Les ATSCAFiens seront complètement épargnés par les crevaisons, ce qui statistiquement constitue un phénomène, car nous étions apparemment le club le plus représenté.
Après Novalaise, et toujours sous une pluie battante, nous partons en direction du nord sur une jolie petite route longeant la vallée du Flon jusqu’à Yenne. Nous retrouvons ensuite le Rhône que nous longeons à allure soutenue. L’absence de capitaine de routes fait que l’allure est parfois un peu débridée, et les crevaisons qui se multiplient sur ces petites routes induisent un certain désordre par moment. Heureusement, chacun est vigilant à ce que personne ne soit perdu. Le peloton arrive au grand complet, et trempé, à Seyssel pour la dernière pause. Nombreux sont ceux qui vont chercher de quoi se rhabiller et se réchauffer. On assiste là aussi à quelques réparations de chambre à air, car le stock de roues de secours est limité et vu la fréquence des crevaisons, il faut le maintenir.
La bonne nouvelle, c’est quand même que malgré la pluie, nous avons déjà tous battu, Chrystel, Florian, Gilles et Yann, notre record de distance, pour notre plus grande satisfaction. Nous sommes même étonnés de la forme que nous affichons tous encore à ce moment là. Il faut dire que par rapport à notre dernier brevet (Suze la Rousse), nous avons beaucoup moins de vent défavorable. L’autre facteur ayant pu jouer également, c’est la taille du groupe. Un peloton de 60 comme pour Suze la Rousse induit beaucoup d’à-coups et de relances que nous n’avons pas rencontrées ici.
Après les 25 minutes de pause prévue, nous repartons en direction d’Annecy. Ce tronçon est le moins agréable du trajet car il s’effectue en grande partie sur une nationale fortement fréquentée. Même en roulant en file indienne, il faut faire extrêmement attention. La concentration sur les conditions de circulation ne nous a pas empêchés de noter l’apparition d’un coin de ciel bleu dans la direction où nous allons. Voilà de quoi nous mettre un peu de baume au cœur après presque 3 heures de pluie.
La route monte en faux plat un long moment, et comme le groupe roule vite, un arrêt est observé sur un parking pour permettre un regroupement général avant l’arrivée sur Annecy. L’arrivée se fait par une deux fois deux voies que nous sommes heureux de quitter après être resté dessus quelques kilomètres qui nous ont paru une éternité. Ce passage est d’autant plus désagréable que le coin de ciel bleu aperçu quelques kilomètres plus tôt a disparu, nous condamnant à une arrivée sous la pluie.
Ensuite nous rejoignons notre point de départ, à Seynod après une dernière ascension. Les compteurs affichent 298 km et un peu plus de 12 heures de selle. Des sourires de satisfactions se lisent sur nos visages. Avec dans les têtes une seule question : « A quand le 400 km ? ».