Le col de la Madeleine
L’expérience acquise l’année dernière nous a appris que le 3ème jour était délicat à négocier. Nous sommes donc particulièrement attentifs à nos jambes le matin au réveil. Les miennes n’ont semble-t-il pas gardé de traces des efforts des deux jours écoulés. Rodolphe ressent quelques courbatures, mais rien de bien méchant. Nous sommes prêts pour notre premier 2000 ( ?) du périple.
Nous stationnons à La Chambre, juste au pied du col et nous voilà parti pour quelques kilomètres d’échauffement en fond de vallée avant de nous attaquer au col de la Madeleine. Les premières pentes donnent le ton de la montée, qui est assez régulière. Nous sortons rapidement de La Chambre et de Saint-Martin sur la Chambre sur une route qui grimpe en lacets et en sous-bois. Nous sommes contents de gravir une route ombragée car les deux jours précédents passés au soleil ont laissés des traces. Rodolphe, malgré l’usage de crème solaire, arbore des coups de soleils sur les cuisses. La montée en lacet nous permet de distinguer, de l’autre côté de la vallée de l’Arc, la route du col du Glandon, que les coureurs du Tour arpentent le jour même.
Notre ascension est stoppée par des travaux qui nécessitent une circulation alternée. Rodolphe décide de passer outre tandis que je m’arrête. Je m’aperçois à ce moment qu’un cyclo qui nous avait dépassé plus bas a du marquer un arrêt car il est maintenant avec moi au feu. Nous redémarrons et j’en profite pour faire une petite accélération et rejoindre Rodolphe le plus rapidement possible.
Les épingles et la forêt sont maintenant derrières nous et nous sommes dans la pente la plus rude de l’ascension (environ 500m à 10%) au niveau de l’Epalud. C’est le moment où le cyclo précédemment évoqué nous rejoint et nous dépasse à nouveau. La pente ne nous empêche pas d’échanger quelques mots sur la difficulté de ce passage.
Nous rentrons ensuite dans la station de Saint-François Longchamp qui s’étale entre 1450 et 1650m d’altitude, ce qui représente quelques kilomètres. Nous sommes dans une zone où l’état de la route n’est pas des meilleurs qui soit, et nous en prenons bonne note pour ne pas nous laisser surprendre à la descente. A la traversé de la station, nous reconnaissons le bar où nous avions savouré un thé chaud lors de notre précédent passage (nous redescendions du col et il faisait 6°C à la station, sous la pluie). La météo du jour étant au beau fixe, nous nous remémorons cet épisode sans nous arrêter.
Vers la sortie de la station, un panneau « Route barrée » nous fait craindre de revivre le même épisode que la veille. Les renseignements pris auprès d’un autochtone nous rassurent et nous franchissons le panneau sereinement. Par contre, la chaussée étant passablement dégradée, nous décidons de suivre la déviation lors de notre descente.
Nous somme maintenant au milieu des alpages et au gré des épingles nous apercevons le cyclo avec qui nous avons échangé quelques mots au dessus de nous. Rodolphe commence à trouver le temps long à 2km du sommet, comme lors de notre précédent passage, en 2004. Finalement, au bout d’un plus de 2 heures d’effort et de 19km800, nous sommes au sommet.
Nous redescendons ensuite prudemment sur La Chambre. La route est assez cabossée sur un long tronçon, qui s’avère être le plus sinueux également.
Notre retour aux Karélis est perturbé par le passage du Tour de France. Nous espérions qu’ils seraient déjà passés à notre retour, mais nous avons été trop véloces et toutes les routes sont barrés. Finalement, nous nous arrêtons et regardons passer les coureurs dans la vallée. A la vitesse où ils passent, il est difficile de les reconnaitre avec leurs casques… Nous avons reconnu Sandy Casar dans l’échappée parce que tout le monde criait « Sandy ! Sandy ! ». J’ai juste eu le temps de distinguer le maillot jaune, Floyd Landis, dans le peloton, Vladimir Karpets, aisément identifiable à sa longue chevelure, et Jimmy Casper. Nous avons du attendre un long moment avant de voir passer le dernier, José Rujano, qui était à plus de trente minutes des premiers.
J’ai rajouté un point d’interrogation car entre un guide des cols qui donne une altitude à 1984m, ma carte routière qui le donne à 1993m et la pancarte qui le donne à 2000m tout rond, l’altitude exacte du col semble être au cœur d’un débat. Un possesseur du Chauvot peut-il nous renseigner sur l’altitude exacte et officielle de ce col.