Audax Lyon-Provence 2014 et retour

Audax Lyon-Provence

4h30, je passe le pont Pasteur et les drapeaux m’indiquent que le vent du Nord souffle déjà. Comme nous filons plein Sud, c’est une bonne nouvelle. Aimé est déjà là avec sa camionnette qui servira au transport des sacs des participants, qui sont là également pour la plupart.

Je retrouve Christophe qui vient nous prêter main forte en tant que capitaine de route, les autres capitaines sont des habitués qui étaient déjà là sur les dernières éditions : Jean-Louis, Serge, ainsi que Georges qui nous rejoindra plus loin. Christophe et moi assureront le rôle de serre-file. Yves arrive peu après, sur son vélo, le vent du Nord a du finir de le convaincre de descendre en vélo. Nous serons donc 4 ATSCAFiens à rouler puisque Gilbert et Alain sont là également. Au final, nous sommes 21 à rouler.

Le départ est classique par La Mulatière, puis direction Vernaison, c’est là que Georges nous rejoins. Auparavant, nous aurons ramassé un ou deux éclairages mal fixés et un garde-boue. Chaque fois, Christophe et moi attendons les personnes qui ont du s’arrêter et les aidons à revenir.

Le vent du Nord nous aide bien et nous avançons un peu plus vite que prévu. La première pause a lieu traditionnellement après le barrage de Vaugris. Le jour a commencé à se faire et nous pouvons couper les éclairages, au moins à l’avant dans un premier temps. Il vaut mieux conserver ceux à l’arrière quelque temps encore pour assurer notre visibilité, même si la camionnette d’Aimé assure nos arrières.

Nous continuons sur le parcours classique, toujours à bonne allure avec le vent dans le dos. Et nous sommes rapidement à Saint-Rambert où nous faisons la deuxième pause du parcours. Avec Gilbert & Christiane, Christophe et Alain, nous prenons un café en terrasse. Cela nous change de l’an dernier où tous les participants s’étaient réfugiés dans le premier café pour se mettre à l’abri de la pluie glaciale qui nous tombait dessus depuis le départ.

Aujourd’hui, il fait frais sous l’effet du vent du Nord, mais c’est le grand soleil qui règne. Fin de la pause et nous repartons direction Andancette puis Saint-Vallier où nous avons quelques kilomètres à faire sur la nationale. Ce n’est pas très agréable, mais ni Yves ni moi qui avons planché sur le tracé n’avons trouvé de solution idéale pour éviter cela.Par contre, la suite du parcours a été légèrement modifiée puisque nous ne filons pas en direction de Saint-Donat sur l’Herbasse, mais longeons l’autoroute pendant plusieurs kilomètres.

La distance me semble plus courte que quand j’avais reconnu ce tronçon pour descendre à Vogüé. Nous retrouvons le parcours des années précédentes vers Chateauneuf sur Isère pour passer cette rivière, il faut préciser que le nombre de ponts sur celle-ci est assez réduit, surtout en dehors des grandes villes.

Les capitaines de route essayent de maintenir une allure modéré dans les quelques bosses qui nous séparent de Saint-Marcel les Valence où aura lieu la deuxième pause. Les kilomètres commencent à se faire sentir et la pause sera la bienvenue. Christophe aperçoit une veste rose sur le bord de la route, c’est Brigitte qui est venue faire un petit coucou et va nous accompagner jusqu’à la pause avant de rentrer chez elle.

La pause permet de se restaurer et de prendre des forces pour tenir jusqu’au repas, à Marsanne. Là aussi, le parcours a été redessiné par Yves et change un peu. C’est vrai que la répétition du même parcours au fil des années peu lasser certains participants. Nous approchons d’Allex et de la principale difficulté du parcours : le col de Tartaguille qui nous sert de mise en bouche avant le repas au restaurant.

On passe Grane et on remonte le vallon jusqu’à la fameuse bifurcation qui marque le pied du col. Nous étions quelques uns à nous être arrêtés plus tôt pour retirer une couche de vêtement ou dépailler les cardons.

Tout le monde part dans la montée à son rythme, et je démarre avec Alain un peu après le reste du groupe car j’étais chargé d’appeler le restaurant pour confirmer le nombre exact de participants et préciser notre horaire d’arrivée. Nous avons toujours 20 minutes d’avance.

Le temps que tout le monde arrive, certains ont le temps de boire un verre avant de passer à table. Je profite du repas pour recharger mon GPS avec la batterie additionnelle reçue la veille. Batterie que je vais ensuite recharger l’après-midi à l’aide des panneaux solaires qui sont livrés avec.

En repartant, il y a un petit changement au niveau des capitaines de route puisque je passe devant, où je retrouve Jean-Louis, Christophe reste serre-file et profitera de l’aide d’Alain si besoin. Et on démarre pour s’arrêter un peu plus loin, nous avons oublié Gilbert qui était occupé à payer le restaurateur… Le second départ se fera au complet sur un final entièrement inédit. Comme nous ne terminons plus à Suze-la-Rousse mais à Saint-Paul-Trois-Chateaux, nous repartons moins à l’Est que précédemment et évitons le col d’Aleyrac (toujours à l’ombre).

Il reste une montée, mais elle ne se fera pas à allure libre, Jean-Louis et moi nous calons à une vitesse raisonnable avec un œil dans le rétro pour vérifier que nous ne perdons personne en cours de route.

Passé cette difficulté, il n’y a plus qu’à nous laisser glisser jusque Saint-Paul-Trois-Chateaux, ce n’est pas la remontée vers le col de la Justice qui nous coupe notre élan. Et nous pouvons boire un verre tous ensemble à l’arrivée. Pas question non plus de trop trainer car Alain, Christophe et moi avons prévu de remonter en vélo. Deux cyclos du Pérréon également, mais après discussion, ils préfèrent rester sur leur parcours initial qui passe par la N86. Le notre est un peu plus vallonné, et ils souhaiteraient ne pas arriver trop tard sur Lyon. On se salue et on se souhaite bonne route et nous voilà partis.

Retour à Lyon

Le vent du Nord nous a bien aidé à la descente, mais pour le retour, nous l’avons de face. On se console en se disant que dans la vallée du Rhône, ce doit être pire. Et puis nous savons que le vent va très certainement tomber avec la nuit et qu’il est aussi prévu qu’il tourne.

On se relaie pour se protéger à tour de rôle et ne pas trop s’épuiser à lutter contre le mistral.

Le début du parcours est commun avec l’aller jusqu’à ce que nous filions tout droit en direction du monastère d’Aiguebelle, laissant Allan sur notre gauche. Nous quittons la forêt pour arriver sur le plateau du Devès. Nous avons brièvement un magnifique point de vue sur le Ventoux juste avant de passer le col du Colombier et de plonger sur le village du même nom. Cette fois, les GPS nous rappellent à l’ordre quand nous manquons l’intersection. L’an passé nous avions filé tout droit avec Alain. Cela nous fait une bosse de plus, histoire de rajouter du dénivelé avant de rejoindre la plaine à l’Est de Montélimar et de finir notre remontée sur Marsanne où nous nous arrêtons un bon moment pour manger et nous équiper pour la nuit.

Celle-ci n’est pas encore tombée, mais il vaut mieux anticiper et cela nous évitera de devoir nous ré-arrêter plus tard. Je range également mes panneaux solaires pour lesquels la luminosité n’était plus suffisante.

Nos sandwichs avalés, nous voilà sur les pentes du col de la grande limite. Bien que ce soit mon troisième passage, je ne me rappelai absolument pas de ces épingles dans la montée. La descente est fraiche, mais agréable malgré tout.

Et puis la montée vers Les Roberts va nous réchauffer sérieusement. Je me rappelle l’avoir évité dans le tracé de l’an dernier, mais elle figure sur mon parcours de cette année. Nous avions mis pied à terre en 2011 avec Christophe, mais je n’avais pas localisé que c’était là, d’où la réapparition sur le parcours de cette année. Alors que nous sommes tout à gauche à nous acharner tant que nous pouvons sur nos pédales, j’ai regardé le pourcentage sur mon GPS, j’y ai vu 19%, ce qui peut expliquer nos difficultés.
Nous retrouvons ensuite la route de Grane puis nous partons en direction de Valence. Il est environ 21h45 et je commence déjà à avoir sommeil. La nuit s’annonce longue et je préfère en avertir mes compagnons de route.

Nous évitons les routes trop importantes jusque dans Valence que nous contournons par les boulevards. Mon parcours passe par une route pour automobile, normalement interdite aux vélos, mais je ne m’en aperçois que lorsque nous la quittons direction Chateauneuf-sur-Isère. Une bonne décharge d’adrénaline va m’aider à me réveiller. Alors que Christophe ouvre la route, j’aperçois une biche dans la lueur des phares sur le bord de la route. Le temps de crier « Attention ! » en la voyant s’élancer pour traverser la route, elle est déjà devant Christophe, sans conséquence puisqu’elle aura le temps de dégager sans que Christophe ne la touche, mais cela a du se jouer à quelques millimètres.

Nous faisons un pause pour refaire nos bidons et nous ravitailler. Christophe en profite pour demander le score du match à 2 jeunes en scooter qui nous ont demandé leur route. Comme Lyon a perdu et qu’ils sont supporter stéphanois, ça chambre gentiment.

Nous voilà maintenant en direction de Saint-Donat pour un nouveau tronçon vallonné. Alain commence à avoir envie de dormir et décide s’arrêter à Barthenay pour une micro-sieste. Je décide de m’arrêter avec lui, me disant que cela ne peut pas me faire de mal.

Christophe continue à son rythme. Je n’ai aucune idée du temps pendant lequel nous avons dormi, mais ce petit arrêt a fait du bien.

Avant de basculer sur Hauterives, il nous semble apercevoir une lumière sur la colline en face qui pourrait bien être celle de Christophe. Raté, ce n’est pas lui puisque nous le rejoignons au pied de la bosse qui nous emmène sur Beaurepaire. Cela nous rappelle les souvenirs du BRM600 de 2007 qui nous avait vu décrocher le droit de nous inscrire à notre premier Paris-Brest-Paris.

Dans la descente, c’est Christophe qui a sommeil et descend très prudemment. Alain et moi nous arrêtons à l’entrée de la ville pour manger un morceau, Christophe passe nous indiquant qu’il va chercher un endroit où dormir. Nous le rejoignons à la sortie, il n’a rien trouvé de satisfaisant et a donc continué sa route.

Il faut dire que la température très légèrement négative n’incite pas à dormir dehors, il vaut mieux trouver un abri style cabine de distributeur de billets. Pour lutter contre le froid, Alain m’a d’ailleurs passé une paire de gants en soie qu’il avait en supplément. Je n’avais pas prévu de températures négatives sur le parcours.

On passe Cour-et-Buis et une nouvelle bosse nous attend. Au sommet de celle-ci, Alain propose de descendre directement sur Vienne pour rejoindre ensuite Chuzelles et éviter l’enchainement de bosses (Septème, Saint-Just-Chaleyssin, Luzinay) que j’avais prévu. Tout le monde acquiesce. La traversée de Pont-Eveque est assez lugubre, il est 5h du matin et les poubelles brulent…

Le long faux-plat qui nous emmène jusque Chuzelles passe relativement vite, avec la fatigue et l’envie de rentrer, je craignais qu’il ne paraisse interminable. La bosse de Chuzelles est rapidement avalée elle-aussi, enfin autant que faire se peut avec 400km dans les jambes.

Nous arrivons sur Marennes où nous allons laisser Christophe, lui file tout droit sur Chaponnay pour rentrer chez lui tandis que nous allons remonter sur Corbas.

Le final est donc un grand classique que nous pourrions presque faire les yeux fermés. Mais on évite de le faire de peur de s’endormir immédiatement si on ferme les yeux. J’arrive chez moi peu après, après 425km parcouru en 26h00, et une grosse envie de dormir…