Hendaye – Cerbère

Hendaye – Larceveaux

Après une journée à traverser la France d’Est en Sud-Ouest, nous voilà arrivés à l’hôtel Santiago à Hendaye. Cet hôtel est un véritable repère de cyclo puisqu’il héberge également 4 cyclos qui viennent de boucler Cerbère-Hendaye et deux baroudeurs qui sont sur le retour d’un Paris-Gibraltar. Les discussions tournent bien évidemment autour du vélo et nous échangeons quelques impressions sur le vélo en Espagne, les diagonales. Bref, de quoi nous mettre en appétit pour le lendemain.

Après le petit déjeuner et la photo prise par le patron de l’hôtel, nous avons droit à une petite séance de mécanique. La roue arrière de Bernard est voilée et il faut y remédier. Un des cyclos de la veille vient à notre rescousse et nous dévoile la roue très rapidement. Mais cela ne suffit pas car la jante présente un plat et il faut la changer rapidement car se lancer dans un tel périple avec un problème de cet ordre serait bien imprudent.

Premier objectif de la journée, trouver un vélociste pour la réparation. Nous nous élançons donc direction Larcevaux, cela sera suffisant pour une première étape. Rapidement nous arrivons face à la mer et la longeons une centaine de mètres, avant de faire demi-tour. La mer se trouvant à notre droite, notre Hendaye-Cerbère aurait été sensiblement plus long si nous avions continué sur notre lancée. Nous repartons donc en laissant la mer à notre gauche.

Nous apercevons la corniche Basque qui se profile devant nous. Nous prenons une photo de la sortie d’Hendaye et continuons sur Cibourre où nous trouverons un vélociste. Nous apercevons déjà la Rhune, le fameux sommet basque.

Le vélociste de Cibourre s’occupe rapidement du vélo de Bernard. Son diagnostic confirme le notre, la jante est fichue. A-t-elle été abimée pendant les différents trajets que le vélo a subi démonté ou s’agit-il d’une conséquence de la chute que Bernard a subie quelques jours plus tôt, nous ne le saurons pas avec certitude, mais la deuxième hypothèse semble la plus vraisemblable. Le temps de la réparation nous discutons avec un icaunais qui a reconnu le maillot des Cyclotouristes Auxerrois que porte mon père.

Bernard repart avec une roue neuve et lesté de l’axe de son ancienne roue. Nous rejoignons ensuite Ascain et la route va imiter la température et le degré d’humidité ambiant et s’élever vers le premier col du périple. Auparavant, Bernard aura fait tamponner un BCN/BPF qui lui manquait.

« Et de un », c’est ce que nous nous disons au sommet du col de Saint-Ignace où les touristes sont déjà nombreux à se presser pour emprunter la crémaillère qui emmène au sommet de la Rhune. Nous redescendons ensuite sur Sarre et restons dans la vallée avant de gravir le col de Pinodiéta qui nous emmènera vers Espelette. Le col n’est pas d’une grande difficulté, mais la chaleur est étouffante et le parcours depuis Hendaye ne présente pas beaucoup de portions de plat.

Nous traversons Espelette, mais la saison n’est pas encore aux piments. Il n’y a guère que sur une façade que nous apercevons quelques piments qui sèchent encore. Nous contournons ensuite le Mont Urzurmu pour rejoindre le deuxième BCN/BPF du jour pour Bernard : Itxassou.

Nous continuons la route en remontant la vallée de la Nive grâce à une route qui descend. La topographie tourmentée du pays basque recèle en effet quelques subtilités. Depuis quelques kilomètres, nous sommes sur la route que j’avais empruntée en 2003, lors de ma tentative de traversée des Pyrénées en autonomie avec un collègue.

Nous retrouvons Évelyne et ma mère à Bidarray. Nous squattons une table d’un club de sport d’eau vive pour la pause méridienne. Il faut bien reprendre des forces car si l’étape n’est pas la plus difficile du parcours, elle fait près de 120km.

Après la pause, nous repartons, toujours sur la nationale, mais la circulation n’est pas encore très dense en ce début juillet. La route ondule toujours et le vent tourne, alternant les moments où il nous est défavorable et ceux où il nous aide. Petite pause à Saint-Jean-Pied-de-Port pour admirer la ville. Nous repartons ensuite direction Larceveaux. Arrivé à Saint-Jean-le-Vieux, nous évitons soigneusement la direction de la route des cols qui nous emmènerait vers les fameux chalets d’Iraty et les terribles cols de Burdincuritcheta et de Bagargui.

La route ondule toujours et nous emmène jusque Larceveaux. De là, nous bifurquons en direction du col d’Osquich qui est au programme de demain. Nous arrivons ensuite à Cibits sous un ciel qui s’est considérablement assombri depuis ce matin. Yann et moi décidons d’aller chasser un col que nous avons repéré sur la carte. Après être arrivé dans un cul-de-sac grâce en une route qui n’existe que sur la carte, nous trouvons la bonne route et gravissons le col d’Iphalarlatcé.

Nous rejoignons ensuite les chambres d’hôtes Arantzeta. Très bonne adresse à noter si vous êtes dans les parages. Après une visite d’un musée consacré aux stèles mortuaires basques, nous visitons ensuite la ferme et assistons à la traite des brebis avant de passer à table. Le repas est très bon et copieux, aucune chance de fringale demain !

Larcevaux – Laruns

Les nuages qui sont arrivés en cours de journée la veille sont encore bien présents ce matin et nous ne pourrons pas profiter des couleurs du pays basque aujourd’hui. Mais la météo mitigée n’altère pas le moral de la troupe qui reste au beau fixe.

Nous partons donc pour le col d’Osquich. Il n’est pas spécialement haut, mais les nuages sont très bas. Nous avons allumés nos lumières et Yann porte une des chasubles qui est normalement destinée à l’un des passagers du Toyota. C’est donc sous la bruine et dans le brouillard que nous franchissons le premier col du jour.

La météo est très étrange car nous alternons des zones pluvieuses et des zones où la route est sèche. Les pauses sont donc fréquentes pour revêtir ou retirer nos vestes de pluie. Cela nous donne l’occasion de constater que nous avons également quitté le pays basque et ses bâtisses particulières pour entrer dans le Béarn. La météo est telle que je n’ai même pas pensé à sortir mon appareil photo ce jour-là.

Entre Tardets et Aramits, nous sommes à nouveau sur l’itinéraire emprunté 5 ans plus tôt. La météo y était à peine meilleure. L’alternance pluie / brouillard / sec continue. Nous cherchons un endroit où manger et nous trouvons refuge sous l’auvent d’une petite chapelle.

Le repas avalé nous repartons pour la dernière difficulté du jour, le bois du Bager. Cela s’avère moins difficile que nous ne le pensions. La descente qui suit est bien agréable. Nous avons l’impression de repasser les mêmes virages à l’infini tant tout se ressemble.

Finalement nous retrouvons la vallée et la grande route qui va nous emmener en direction du col de l’Aubisque qui sera au programme demain. La route du col de Marie-Blanque débouche sur notre droite, Laruns n’est plus très loin.

Évelyne et ma mère nous ont avertis que le gite n’était pas ouvert avant 16h, donc nous prenons notre temps pour les derniers kilomètres. En attendant l’ouverture du gite, nous allons boire une boisson chaude dans un café.

Nous rejoignons ensuite le gite et allons flâner un peu dans Laruns. Le ciel est bien bouché, mais il semble qu’au-delà de 1500m, le soleil soit bien présent. Pourvu qu’il en soit de même demain.

Laruns – Luz Saint-Sauveur

La météo du jour n’est pas plus engageante que celle de la veille, mais nous n’avons pas le choix, il nous faut rouler.

Le profil ne nous laisse pas beaucoup d’échauffement avant d’attaquer les choses sérieuses. Dès la sortie de Laruns, la route monte sérieusement. La traversée des Eaux-Bonnes est particulièrement raide et nous offre une belle rampe puis une descente pour contourner la place du village. La suite n’est pas beaucoup moins dure, il y a quelques bonnes rampes.

La montée se continue et nous rapproche du plafond nuageux. Arrivés au niveau de Gourette, nous sommes dans les nuages, et la bruine qui est apparue quelques kilomètres plus bas va nous accompagner jusqu’au sommet. Nous arrivons frigorifiés au sommet et n’avons qu’une hâte, redescendre et retrouver un peu de chaleur, et si possible, un peu de soleil.

Les paysages sont parait-il grandioses, mais nous n’en verrons rien. Bernard tamponne son BCN-BPF et prend un café chaud. Des cyclos anglais nous demandent comment est la météo sur Laruns et nous donnent des infos sur la météo qui règne sur Argelès-Gazost.

Nous amorçons la descente en direction du col de Soulor, nous avons tous entendu parler de la fameuse corniche du Litor, mais à part la falaise à laquelle la route est accrochée à cet endroit-là, la visibilité n’est pas suffisante pour apercevoir autre chose. Inutile de préciser que la descente dans ce brouillard est très prudente, d’autant plus prudente que la route est particulièrement mauvaise, et que l’humidité aidant, de nombreuses pierres sont sur la route par endroit. Les Pyrénées étant une région sauvage, il faut également compter sur la présence éventuelle de bétail sur la chaussée.

Nous passons le col du Soulor toujours complètement frigorifiés et toujours dans le brouillard. Pas question de s’arrêter, si ce n’est pour une rapide photo, nous n’avons qu’une envie descendre pour retrouver des températures plus clémentes et sortir du brouillard.

La perte d’altitude aidant, nous nous réchauffons petit à petit. Nous trouvons également un endroit où nous arrêter déjeuner. On ne peut pas dire que la température soit estivale, mais nous ne grelotons plus. Le repas nous fait du bien. Il nous donne aussi l’occasion de parler avec des cyclos hollandais qui vont s’élancer dans l’ascension. Ils sont là pour l’étape du Tour cyclosportive.

Nous repartons direction Argelès-Gazost pour trouver un vélociste car Bernard aurait besoin d’une paire de patin de freins. A ce rythme-là, il va arriver à Cerbère avec un vélo neuf. Il faut dire que la météo que nous avons eu depuis le départ a usé nos freins plus que si nous avions réalisé ces 2 derniers jours sous le soleil.

Le soleil n’est toujours pas de la partie quand nous rentrons dans les gorges de Luz, mais le ciel n’est pas menaçant. C’est par cette vingtaine de km de faux plat plus ou moins prononcé que nous terminons cette étape.

Là encore, le gite n’est pas encore ouvert quand nous arrivons. Nous nous joignons aux nombreux touristes dont beaucoup sont cyclos. En effet, l’étape du tour cyclosportive a lieu dans les jours qui viennent.

La journée va se terminer par une visite de Luz Saint Sauveur, après le nettoyage des vélos qui ont souffert presque plus que nous depuis le départ.

Luz-Saint-Sauveur – Bordères-Louron

Nous n’y croyions guère, mais c’est pourtant sous un grand soleil que nous nous réveillons. La montée du géant pyrénéen, le Tourmalet, se fera donc dans de bonnes conditions météo, pour notre plus grand plaisir.

La montée est longue et n’offre pas de répit, mais le fait de pouvoir profiter des paysages rend les choses agréables. Nombreux sont les cyclos à grimper ce col mythique qui s’élève dans les alpages. Les paysages méritent le détour, notamment la vue sur le Pic du midi de Bigorre.

N’ayant pas pu prendre de photos la veille, je compense aujourd’hui. Les paysages se suffisent à eux-mêmes.

Au sommet nous observons une longue pause. Il faut dire que les cyclos sont tellement nombreux qu’il faut presque faire la queue pour se prendre en photo avec la pancarte. Nous repartons ensuite direction Sainte-Marie de Campan, la descente est assez agréable malgré la traversée de La Mongie qui n’est pas franchement une réussite dans le paysage montagnard.

Nous nous regroupons à Sainte-Marie de Campan, non pas pour ressouder une fourche, mais pour chercher un endroit où pique-niquer. Les patrons du bistrot nous indiquent une aire de pique-nique un peu plus bas dans la vallée.

Cette fois, nous profitons pleinement du soleil au moment de la pause méridienne. Nous en profitons d’autant plus que l’aire de pique-nique est très bien aménagée. Après le repas, nous repartons en direction du col d’Aspin.

En traversant Sainte-Marie de Campan, nous prenons une photo en souvenir d’Eugène Christophe. Nous voilà maintenant dans la montée de l’Aspin. Le pied s’avère plus irrégulier et usant que ce que nous imaginions, mais aujourd’hui nous pouvons admirer les paysages et nous en profitons. Nous en profitons d’autant plus que nous avons une nouvelle vue sur le Pic du Midi de Bigorre en longeant un torrent.

La montée se fait tranquillement et le soleil nous donne l’occasion de transpirer. Au sommet nous profitons du paysage au milieu des touristes, des vaches et des chèvres qui se promènent en liberté. Les chèvres vont très vite s’approcher, attirées par le sel de notre transpiration, et se mettre à nous lécher les jambes et les bras. Il nous est difficile de nous débarrasser d’elles, et pas moyen de se servir de nos vélos pour faire obstacle, elles passent la tête dans le cadre et risquent de les endommager.

Cet épisode animalier ne nous aura pas empêché d’admirer les paysages en direction de la vallée du Louron. Vallée que nous allons rejoindre à l’issue de notre descente puisque c’est là que nous dormirons ce soir. Bernard a déjà roulé dans les environs et nous parle d’un col au nom pour le moins original qui se situe à proximité des routes que nous empruntons : la Hourquette d’Ancizan.

La descente est rapidement derrière nous et nous voilà sur une route plus importante pendant quelques hectomètres. Le temps de bifurquer à gauche pour nous mettre à longer la Neste de Louron à partir d’Arreau. Village dans lequel nous marquons une pause pour admirer quelques bâtiments, notamment les anciennes halles.

La vallée se remonte tranquillement et nous rejoignons l’hôtel de Peyresourde. Là encore, nous attendons avant de prendre possession de nos chambres, mais l’attente se fait le long du torrent en plein soleil, en buvant une boisson fraiche ce qui est loin d’être désagréable.

Bordères-Louron – Saint-Girons

Cette fois, le soleil semble décidé à finir la traversée des Pyrénées en notre compagnie, pour notre plus grand plaisir. Il nous accompagne donc sur notre montée du col de Peyresourde, première montée de l’étape la plus longue du parcours. Nous laissons sur notre droite la route conduisant à la station de ski de Loudenvielle et le col d’Azet qui la surplombe pour filer sur le Peyresourde. La montée s’avère plus pentue que ce que le profil annoncé nous laissait prévoir, mais les paysages sont une nouvelle fois des plus agréables.

Au cours de notre ascension nous sommes rattrapés par un américain que nous avons déjà vu la veille au sommet du col du Tourmalet. Au sommet nous croisons un groupe de cyclos dont certains portent des maillots qui nous sont familiers : Paris-Brest-Paris 2007 et Paris-Roubaix 2008. Nous profitons du panorama du sommet et notamment la vue sur les sommets encore enneigés au-dessus de Bagnères-de-Luchon.

La descente qui nous emmène vers la vallée comporte quelques virages bien dessinés et s’avère agréable. La suite le sera un peu moins. Passé Bagnères-de-Luchon nous descendons la vallée du Pique, un affluent de la Garonne, en empruntant une nationale et avec un fort vent de face. Heureusement, la présence d’une piste cyclable fréquentable (comprendre propre, que l’on peut donc utiliser sans craindre la crevaison à chaque tour de roue).

En regardant derrière nous, nous apercevons les sommets enneigés et avons l’impression de quitter la montagne pour de bon, mais ce n’est qu’une impression, il nous reste encore à affronter le col des Ares, le col de Buret, et surtout le col du Portet d’Aspet qui fait office d’épouvantail et auquel nous pensons tous plus ou moins ouvertement depuis le début de notre périple.

Le ciel s’est bien couvert depuis notre passage au sommet de Peyresourde, et c’est à nouveau sous un ciel gris que nous commençons l’ascension du col des Ares. Nous marquons une pause à la sortie d’Antichan-de-Frontignes pour admirer le paysage. Alors que nous repartons, trois cyclos nous dépassent, nous les retrouvons quelques hectomètres après le sommet, ils pique-niquent sur la même aire que nous et discutons ensemble.

La montée du Portet d’Aspet se rapproche maintenant, mon père et Bernard ont décidé de mettre pied à terre si cela s’avérait trop dur. En attendant, il nous faut encore descendre, puis remonter le col de Buret avant de basculer dans la vallée du Ger que nous remonterons jusqu’au Pont de l’Oule, pied de la dernière mais pas la moindre ascension du jour. Le col de Buret est franchi tranquillement, la descente également. Arrivé à l’intersection avec la D5, nous marquons une hésitation sur la direction à suivre, révélateur d’une certaine appréhension grandissante.

Nous descendons encore jusqu’à longer le torrent. Nous traversons Henne-Morte, puis rapidement, le pont de l’Oule est là. A notre droite le col de Menté que nous avons évité, à notre gauche le col du Portet d’Aspet dont nous allons gravir les fortes pentes (jusqu’à 17%).

Dès le départ, on met tout à gauche puisque les plus fortes pentes sont situées dans la première moitié de cette ascension relativement courte : 4km, mais 400m de dénivelée. Au bout de quelques hectomètres mon père met pied à terre pour se recueillir quelques instants devant la stèle Fabio Casartelli. Il repart ensuite et grimpant à son rythme nous rejoint quelques hectomètres plus loin.

Le Toyota nous klaxonne et Evelyne et ma mère nous demandent comment nous allons. Tant que tout le monde est sur le vélo, nous allons bien. Nous allons même d’autant mieux que le pire est maintenant derrière nous. En effet, en me retournant j’ai pu voir le panneau indiquant les 17% à la descente. Après deux kilomètres très irréguliers et avec les plus fortes pentes, les deux derniers kilomètres sont moins difficiles car la pente est plus régulière, entre 9 et 10%.

Chacun grimpe à son rythme et arrive en haut malgré la difficulté du col. Voilà, le col le plus redouté du parcours est maintenant derrière nous. Il nous suffit de nous laisser glisser jusque Saint-Girons et l’étape du jour sera bouclée.

Nous sommes prudents dans la première partie de la descente car la pente est forte de ce côté-là également. La suite est plus tranquille et nous donne l’occasion d’admirer la variété des clochers d’église dans la vallée : clochers octogonaux, clochers peignes,…

Nous avons un peu de mal à trouver notre hôtel dans Saint-Girons et nous retrouvons sur la route de Toulouse. Après nous être changés, nous allons visiter la ville qui comporte quelques beaux monuments.

Saint-Girons – Unac

Dès le départ le temps est couvert voire pluvieux, mais on se console en se disant que nous allons quitter les influences atlantiques pour trouver les influences méditerranéennes au sommet du col de Port. C’est là, selon un pyrénéen rencontré à Luz-Saint-Sauveur, que se situe la limite climatique.

Nous nous engageons dans les gorges de Riabaouto sans vraiment pouvoir profiter du paysage, le ciel étant toujours gris. De plus en plus gris, jusqu’à ce qu’une petite pluie fasse son apparition. Nous aurions du nous douter que la météo ne tournerait pas au beau vu le peu de cyclos que nous avions croisés en ce dimanche matin.

A Massat commence la montée du col de Port, et aussi celle du Caougnous qui se trouve sur la même route. On rencontre même un col inattendu, celui de Four, signalé par une pancarte en bord de route. La montée se fait sous la pluie et avec un plafond nuageux très bas.

Arrivé au col de Caougnous, Yann et moi remarquons une bifurcation qui permet de rejoindre un col distant de 3 kilomètres. Nous allons donc le « chercher » pendant que Bernard et mon père continuent en direction du col de Port.

Nous voilà donc parti en direction du col de Péguère, qui commence fort. Dès le pied, nous mettons tout à gauche. Au bout d’un kilomètre, la borne indique un pourcentage : 12,5%, je suppose que c’est le pourcentage du kilomètre que nous venons de franchir. La suite n’est pas plus aisée, j’ai même peur de tirer sur mon guidon de peur de voir ma roue avant décoller. Finalement, la pente semble se radoucir mais je n’ai pas l’impression d’avancer plus vite pour autant. Un motocycliste nous dépassant nous adresse un signe d’encouragement. Les kilomètres nous séparant du sommet sont autour de 10%, soit un peu plus « faciles » que le premier.

La descente est très prudente car la route n’est pas large du tout et le brouillard nous prive de toute visibilité. Je me positionne très en arrière sur mon vélo car dans une telle pente j’ai peur de passer par-dessus mon vélo, c’est la première fois que cela m’arrive. En regardant les bornes sur le bas-côté, je m’aperçois que les altitudes sont indiquées et constate que les pourcentages indiqués à la montée sont ceux du kilomètre à venir. Connaissant l’altitude du col et notant celle de la borne du premier kilomètre, je calcule la pente moyenne de ce premier kilomètre : 14,3%. Calcul corroboré par le panneau indiquant une pente à 18% aperçu dans la descente.

Nous revoilà au col de Caougnous et nous filons en direction du col de Port. La pente semble d’un coup dérisoire par rapport à ce que nous venons de franchir. Le brouillard et la pluie sont toujours là, vivement que nous basculions dans les influences méditerranéennes ! Evelyne et ma mère nous ont attendus en haut du col de Port tandis que Bernard et mon père ont filé devant espérant trouver un endroit abrité pour le pique-nique du jour.

Des chevaux prennent l’air et la pluie en liberté au sommet du col, mais nous ne nous attardons pas à les photographier pour ne pas nous refroidir. Cela n’empêche pas la descente d’être glaciale. Pour les influences méditerranéennes, il faudra revenir une autre fois. C’est donc trempé que nous arrivons à Bédhaillac, village à l’entrée duquel se trouve une superbe aire de pique-nique. Malgré la pluie, nous mangeons au sec grâce à l’abri aménagé. Si toutes les aires de pique-nique étaient comme celles-là !

Toutes les bonnes choses ayant une fin, il nous faut repartir sous la pluie. Finalement, celle-ci ne dure pas et nous franchissons Tarascon-sur-Ariège sans pluie. Nous avons une vingtaine de kilomètres à faire sur la N20, la route d’Andorre, qui ne sont pas une partie de plaisir. Circulation dense et pas toujours très respectueuse envers les cyclos. Heureusement, nous avons arrangé l’itinéraire « officiel » de la randonnée de manière à quitter cette nationale au plus vite et emprunter le port de Pailhères au lieu du Puymorens.

Arrivé à Luzenac, nous quittons la nationale pour grimper en direction d’Unac où se trouve notre gite. Un peu de montée pour finir cette étape humide. Nous terminons l’après-midi en nous promenant autour d’Unac avant le copieux et fameux repas qui nous attend le soir.

Si vous devez vous arrêter à proximité d’Ax-les-Thermes, n’hésitez pas, allez au gite « Chez les Berdé » qui nous a tous laissé un excellent souvenir aussi bien pour l’accueil, que le cadre et la nourriture.

Unac – Prades

Après un petit-déjeuner aussi copieux et délicieux que le repas de la veille au soir, nous devons reprendre la route. Là encore, nous n’avons aucune chance de subir une fringale dans la montée du port de Pailhères.

Monsieur Berdé nous conseille de prendre une autre route que celle par laquelle nous sommes arrivés hier et qui nous permettra d’éviter quelques hectomètres de N20. Conseil que nous nous empressons de suivre tant les nationales sont des routes à éviter pour les cyclos.

Les influences méditerranéennes ne se font toujours pas sentir aujourd’hui car le temps est aussi nuageux que la veille. Nuages que nous allons admirer de plus près puisque nous allons monter à plus 2000m pour arriver au sommet du port de Pailhères.

Arrivé à Ax-les-Thermes, nous quittons, enfin, la N20 pour commencer notre ascension. Rapidement, nous devons renoncer à admirer les paysages, mais le peu que nous avons vu nous donnera des regrets de ne pas avoir pu en profiter plus que ça. La montée se fait tranquillement et même si certains passages sont un peu plus raides.

Arrivé au sommet, Évelyne et ma mère nous attendent et nous disent que nous avons raté le soleil de peu. Cela fait trois jours que nous ne l’avons plus vu, nous pouvons bien attendre quelques heures de plus.

Après nous être équipé pour la descente nous partons prudemment, les animaux étant fréquemment en liberté, nous ne souhaitons pas avoir à remplir un constat pour un accident entre un vélo et une vache. Finalement pas de vaches mais des chevaux au milieu de la route au sortir d’une épingle. Nous sortons finalement du brouillard et profitons à nouveau du paysage et notamment de la vue sur le château d’Usson-les-Bains.

L’heure du repas approche et nous décidons de nous arrêter dès que cela sera possible, mais dans les gorges nous conduisant à Escouloubre-les-Bains, il n’y pas vraiment d’endroits où s’arrêter, il n’y a guère que l’Aude et la route. Nous nous engageons donc dans la montée du col de Moulis où finalement l’entrée d’un chemin nous permettra de nous arrêter.

Après ce repas, nous terminons l’ascension du col de Moulis qui n’était finalement qu’à quelques hectomètres de là où nous nous étions arrêtés. Petite descente en direction d’Escouloubre avant de remonter un nouveau col, celui de Garavel. La descente qui suit est plus raide que ce que nous pensions. Tout heureux de profiter de la descente, Bernard rate une bifurcation et s’offre une rapide visite de Buillac.

Nous voilà maintenant au pied du dernier col du jour, et du dernier « grand » col de notre périple. La montée s’effectue tranquillement sur une route en forêt bien agréable. Elle l’aurait été encore plus si le soleil nous avait réchauffés. Le soleil, justement, nous apercevons qu’il rayonne au loin en direction de Prades, mais il n’est pas là pour nous réchauffer au sommet. Nous sommes en plein vent et souffrons davantage du froid qu’au port de Pailhères. Nous ne sommes pas les seuls à être frigorifiés, un groupe d’anglais se protège du vent dans une petite cabane. Ils sont sur un Saint-Malo – Gibraltar, et sont donc loin d’être arrivés.

La descente est abordée prudemment, en partie à cause des vaches qui se promènent sur la route et dont certaines prennent peur au passage de vélos, même à allure modérée. La suite ne sera pas plus rapide car la route est sinueuse, étroite et pas toujours très bonne. Perte d’altitude aidant, nous nous réchauffons petit à petit, et le soleil est même avec nous à Mosset.

Nous profitons des paysages à la traversée des gorges de la Castellane, torrent que nous longeons depuis de nombreux kilomètres avant de rejoindre Prades où se termine notre étape du jour.

Prades – Cerbère

Et voilà la 8ème et dernière étape de notre périple à travers les Pyrénées. Le soleil est revenu et il n’y a pas de grosses difficultés aujourd’hui, juste un début d’étape peu agréable sur la nationale reliant l’Andorre et Perpignan, bref, une sorte de prolongement de la N20 empruntée la veille et l’avant-veille. Les voitures sont aussi peu soucieuses des cyclos qu’avant. Et c’est donc avec soulagement que nous bifurquons en direction de Bouleternère, non sans avoir noté que nous avions un col sur cette nationale.

Les kilomètres défilent rapidement sur cette route toujours légèrement descendante devant nous conduire au bord de mer. Argelès est rapidement là et nous trouvons une aire de pique-nique pour la pause méridienne.

Nous repartons ensuite en direction de Collioure. Arrivé là, nous suivons bêtement les panneaux indiquant Cerbère. Ils nous font monter en direction des hauteurs de la ville et nous nous trouvons à l’entrée d’une route pour automobile, normalement interdite aux vélos. Nous redescendons donc et longeons la côte, sous le regard de la Tour Madeloc qui nous domine.

Passé Port-Vendres, nous retrouvons la nationale, qui est la seule route permettant de rejoindre Cerbère et la frontière espagnole. A nouveau, il y a beaucoup de circulation, mais nous n’avons pas à nous plaindre des exactions de chauffards comme précédemment.

Nous nous arrêtons au Cap Réderis, de là nous apercevons Cerbère et sa gare. L’arrivée est proche. Nous faisons une pause photo devant la pancarte à l’entrée de la ville, en écho à celle à la sortie d’Hendaye.

Nous passons devant l’hôtel qui nous héberge pour continuer quelques kilomètres supplémentaires. Il y a en effet un col à la frontière espagnole, et nous avions bien envie de l’ajouter à nos listes respectives.

Après nous être changé, nous visitons Cerbère et finissons par aller vider dans la méditerranée notre bouteille remplie dans l’Atlantique.