BRM 300 de Lyon
En fait, ça a commencé la veille, puisque j’étais invité chez un copain pour son anniversaire. Donc, je n’ai pas pu me coucher trop tôt non plus. Bon, d’un autre côté, j’avais déjà mangé mon plat de pâtes avant d’y aller, et j’ai pris l’apéritif (léger 😉 ) après chez lui. C’était pas mal, ça m’a permis d’éviter de trop penser à la journée qui m’attendait. Je suis rentré chez moi un peu avant 22heures et à 22h45, j’avais les yeux qui se fermaient quand je lisais. Cela ne veut pas dire que j’ai dormi dès que j’ai eu éteint la lumière, loin de là. Enfin, globalement, j’ai passé une bonne nuit par rapport à celle qui précédait mon premier 300km.
Cela dit, ça fait quand même bizarre quand le réveil sonne à 2h00 du matin. Ce n’est décidément pas une heure pour se lever. J’ai réussi à prendre un bon petit déjeuner : 1/2 Gatosport (un gâteau énergétique) et une tisane. J’ai renoncé à mon traditionnel Quaker Oats + Banania qui est trop lourd à digérer. Sans regret vu l’efficacité énergétique de ce produit (plus de regret quand au goût, mais bon). 3h, départ de chez moi, c’est toujours aussi étrange de rouler en pleine nuit comme cela. Je ne suis pas le premier arrivé, il y a déjà Bruno du club, et les autres vont arriver peu après. Nous nous inscrivons, et sommes au nombre de huit, pas loin de 10% des effectifs de participants puisque l’organisateur nous dira que nous étions le club le plus représenté des 90 participants. Nous partons tous ensemble et traversons l’agglomération avec le sentiment d’être seuls au monde. Et c’est encore plus frappant quand nous sommes en pleine nature. Par contre, cela nécessite une vigilance de tous les instants.
C’est d’ailleurs de nuit qu’à eu lieu la chute, un peu avant d’arriver à Crémieu. Un écart dans le peloton, deux roues qui se touchent et trois cyclos au tapis. L’un d’eux s’est relevé sans rien et un vélo intact ou presque (un léger voile dans la roue arrière), le premier à tomber, Alain, avait des écorchures un peu partout, mais rien de trop méchant, par contre la troisième, Chrystel, avait un vélo HS. Plus précisément une roue arrière tellement voilée qu’il lui était impossible de continuer. Elle en était à envisager de faire un autre 300km quand Alain l’a convaincu de prendre sa roue. Lui n’a pas l’intention faire PBP et s’est donc sacrifié.
Le groupe repart lorsque Raymond s’est aperçu que son frein avant était desserré. Bruno a resserré ça, mais pendant ce temps là les autres avaient filé. Bref, nous étions 4 à chasser derrière notre groupe de départ. Raymond, Bruno, Yann et moi. Nous n’avons pas amusé le terrain, mais nous ne revoyions toujours pas les autres. Finalement, un groupe de véloce nous a repris et nous avons sauté dans les roues. Cela nous a permis de rejoindre Bernard un peu avant Sault de Brenaz. Bruno, Yann et moi avons continué avec le groupe, mais Raymond a sagement décidé de rester avec Bernard. Il faut dire qu’à cette allure là, nous étions déjà bien content de pouvoir suivre… Finalement, le groupe s’est arrêté pour une pause pipi et nous a laissé continuer seuls. Toujours sur un bon rythme, mais quand même un ton en-dessous.
Les deux qui nous précédaient n’étaient toujours pas en vue, malgré notre bon rythme. Le groupe de véloces nous a à nouveau repris mais cette fois nous n’avons pas pu prendre les roues, malgré une belle débauche d’efforts. Peu après, nous apercevions des chasubles devant nous, et nous avons eu rapidement confirmation qu’il s’agissait de Christophe et Chrystel, accompagnés de Benny. Cela nous a permis de lever un peu le pied car nous étions à bloc depuis 40km environ. Les kilomètres passaient en saluant les groupes de cyclos engagés sur le brevet de 300km de Seynod. Emporté par notre élan, nous avons même emprunté leur itinéraire (à contresens) quelques kilomètres de trop. En effet, nous avons commis une erreur à une intersection qui nous a valu un rab de 20km avant Saint-Genix sur Guiers. Nous avons rejoint Raymond et Bernard qui allaient repartir après une pause à Pont de Beauvoisin. Le compteur indiquait 135km et plus de 27,6 de moyenne. Ma sortie « record » de l’année était pour l’instant de 135km à 25,5 de moyenne. Bref, à la vue de ses chiffres, j’avais quelques craintes d’exploser avant l’arrivée.
Après un bon quart d’heure dans un café à boire et à nous restaurer, nous sommes reparti en direction de Saint Geoire en Valdaine et Voiron. La route était très sympa, jusqu’à ce que nous approchions de Voiron et nous retrouvions sur la N75. Là, ce fut un enfer. Heureusement que dans la traversée de la ville il y a une joli piste cyclable. Il y a aussi une belle descente avant, ce qui m’a permis de dépasser le 70km/h, ce qui n’arrive pas tous les jours… Une fois la ville traversée, nous avons filé sur Tullins puis Saint-Marcellin. Un peu avant cette ville nous avons retrouvé Bernard et Raymond en plein pique-nique. Nous ne nous sommes pas arrêté, tout le monde n’ayant pas de quoi manger sur soi. La supérette de Saint-Marcellin nous a donc dépanné et nous nous sommes arrêté en bord de route dans un champ quelques kilomètres plus loin. C’est alors que les coups de fils ont commencé. JJP appelait Chrystel pour prendre de nos nouvelles. Une première fois, puis une deuxième fois pour être sur que Chrystel n’avait vraiment rien après sa chute, puis une troisième fois pour nous dire qu’il venait au devant de nous ! Nous avons également pris des nouvelles d’Alain que nous trouvions essoufflé au téléphone, et pour cause, il était sur son autre vélo du côté de Beaurepaire pour venir au devant de nous.
Alors que nous nous apprêtions à attaquer une petite sieste bien méritée, Raymond et Bernard sont passés en nous saluant, nous incitant par là à reprendre la route. Route majoritairement descendante jusqu’à Romans, en attendant la remontée (au sens propre comme au figuré) vers Lyon. Arrivé à Romans, nous dépassons nos deux collègues, occupés à réparer une crevaison. Nous filons tout droit et nous arrêtons pour faire tamponner nos cartes de route. Pris d’un doute, il nous avait semblé voir le direction Beaurepaire à droite au carrefour précédent, nous demandons notre route au commerçant. Il nous confirme notre erreur de parcours. Heureusement, celle-ci n’a pas les mêmes proportion que la précédente.
Nous récupérons donc la bonne route et commençons les difficultés du parcours. Il fait chaud, et les premières sorties par grosses chaleur sont toujours assez délicates pour moi. Il y a peut-être aussi un léger contre-coup des efforts du matin. Toujours est-il que je trouve les bosses dures, j’ai du mal à boire, et je ne parle même pas de m’alimenter. Finalement avant Hauterive, cela va mieux. Le fait d’avoir pu refaire nos bidons à Margès y a sans doute contribué. C’est d’ailleurs dans ce même village qu’Alain refaisait lui aussi ses bidons. Nous voilà donc reparti à 7 désormais. Les côtes s’enchaînent et nous sommes en train d’estimer notre heure d’arrivée, le 19h00 que nous espérions s’éloigne, mais cela ne nous importe peu.
Beaurepaire est là, avec une nouvelle côte à franchir, mais à 8 désormais puisque Jean-Jacques nous a maintenant rejoint.
Nous avons ensuite tôt fait de retrouver les routes connues du côté de Pont-Evêque, Luzinay, Chaponnay… Ce sont les mêmes routes que pour le 200km et nous ne pouvons nous empêcher d’accélérer dans les dernières côtes… Ca va, nous ne sommes pas si fatigué que cela… Malgré les 300km bouclé en 15h40, et à 25km/h de moyenne. Nous projetions 15h, mais vu les 20km de détour et la chute, nous sommes largement dans les temps. Bref, nous sommes tous super contents et bien rassurés par cette nouvelle étape franchie allègrement dans notre préparation. Prochaine étape le 400km de mi-mai !