Balade en Dévoluy

Le ciel est passablement voilé, mais le fait de voir la montagne de Céüse au dessus des nuages nous donne un peu d’optimisme. Si Gap est dans les nuages, le col Bayard doit en émerger. Nous (Phil et moi) voilà donc parti, avec 500m d’échauffement dans les pentes du col. Inutile de préciser que c’est un peu juste, car ce col présente quelques bons pourcentages. Le fait d’avoir une pente assez irrégulière n’est pas très agréable non plus, mais pour l’avoir gravi plusieurs fois en voiture, je dispose de quelques repères. Je me souviens bien du dernier virage, qui constitue la dernière véritable difficulté, même si les 500 derniers mètres ne sont pas faciles pour autant.

Effectivement, nous avons retrouvé le soleil au fil de l’ascension, et n’avons pas tardé à retirer nos manchettes. Le soleil combiné aux forts pourcentages (les panneaux de signalisation annoncent jusqu’à 12%) nous ont effectivement rapidement réchauffé. La descente qui suit le col nous rafraichit rapidement elle. Il faut dire que nous sommes à la limite du Champsaur qui a la réputation d’être une région plutôt froide… La descente est aussi raide que la montée et nos compteurs indiquent 60km/h alors que nous retrouvons les nuages.

Nous traversons rapidement  Laye, St Julien en Champsaur, et bifurquons à gauche à l’entrée de La Fare en Champsaur. Nous sommes contents de quitter la nationale car la circulation commençait à devenir plus dense. Nous sommes partis en direction du col du Noyer en passant par Poligny. Le moins que l’on puisse dire, c’est que la route est tranquille. Nous traversons Poligny et la route commence à bien grimper pour rejoindre le village du Noyer. Phil me raconte que c’est au sommet de ce col qu’il a explosé un pneu cet été et a du appeler pour qu’on vienne le dépanner. Heureusement que les portables passent au sommet !

Après Le Noyer, la pente devient plus forte, et nous sommes toujours dans les nuages. Phil m’explique qu’il y a de la végétation jusqu’à environ 2 ou 3 km du sommet, et que la disparition de la végétation annonce les plus fortes pentes. Nous marquons une pause dans la montée car Phil a repéré deux magnifiques cèpes sur le bord de la route. Ils sont hélas bien trop volumineux pour tenir dans nos maillots, nous laissons donc sur le bas côté…

Nous voilà maintenant dans les fortes pentes, sur une route agrippée à la montagne. Un virage à droite, très pentu, nous permet de voir le sommet. Il est immanquable, coincé entre 2 sommets, c’est vraiment un stéréotype de col. Avant d’y arriver, il y a encore deux épingles, et une route qui a l’air très raide entre ces deux virages. C’est en fait un effet d’optique, les plus terribles pentes sont maintenant derrière nous.

Arrivé au sommet, nous remettons nos coupe-vents, car nous sommes quand même à plus de 1600m, et malgré le soleil retrouvé, il ne fait pas très chaud. Les deux grosses difficultés du parcours sont maintenant derrière nous et nous plongeons sur Saint Etienne en Dévoluy. Après ce village, nous marquons plusieurs pauses touristiques dans le défilé des étroits, qui porte bien son non. Le torrent qui coule en contrebas semble parfois passer dans une fissure plutôt que dans une vallée, tellement les deux parois sont proches. Les deux parois doivent cependant être suffisamment écartées pour laisser passer des personnes car il y a une via ferrata qui l’empreinte…

Après la traversée du défilé, nous attaquons la remontée vers notre troisième col du jour, le col de Rioupes. Il est beaucoup plus aisé que les deux précédents. Au sommet se trouve la bifurcation permettant de rejoindre la station de La Joue du Loup. La route redescend légèrement et il nous faut remonter un petit km avant de franchir notre dernier col du jour, le col du Festre. A partir de là, nous allons descendre sans quasiment donner de coup de frein pendant environ 10km. La route suit en effet une vallée assez rectiligne.

Nous retrouvons ensuite la nationale reliant Veynes à Gap, mais elle est beaucoup moins fréquentée que celle du col Bayard. C’est une route assez usante, tout en faux plat avec de longues lignes droites. De quoi achever un cycliste s’il revient fatigué de sa sortie ou s’il a le malheur d’avoir le vent de face. Heureusement, ce n’est pas notre cas et nous sommes rapidement à La Freissinouse. A partir de là, la route descend jusqu’à Gap avec des virages bien dessinés. Nous traversons Gap pour revenir à l’appartement après une belle ballade en Dévoluy.